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ÉPISODE 20: SOUS LA LUNE

2 Décembre 2013 , Rédigé par On nous manipule tous les jours

Abdel prit le volant et repartît à fond à la poursuite du convoi.

Nous le rejoignîmes bientôt sur la route droite et peu fréquentée.

Abdel doubla, ce qui nous permît de conter dix camions.

Cette fois, il y en avait dix !

Même modèle, même silhouettes dans les cabines. Des types derrière des lunettes de soleil avec des mines peu avenantes.

Ils nous regardèrent à peine. Sous l’effet de la somnolence sans doute.

Nous filâmes jusqu’à Brak et attendîmes.

Ils arrivèrent dans le petit bourg mais ne s’arrêtèrent pas. Par contre, ils tournèrent à leur gauche. Plein ouest, direction Adiri.

Les choses se précisaient.

Et la nuit tombait.

Ils allumèrent leurs phares mais continuèrent de rouler à la même vitesse.

Une vitesse soutenue.

La nuit était tombée complètement sur Adiri. Nous suivions aussi loin que possible en évitant les pleins phares.

Ils traversèrent la petite ville en ralentissant à peine.

Personne dans les rues, comme si la population s’était donné le mot pour libérer le passage.

Heureusement que la lune apparut en baignant le paysage d’une faible clarté.

Bien que hasardeux, Abdel éteignit les phares.

Les camion étaient toujours sur la route de la bourgade au bord du désert.

Je reconnus le grand virage duquel partait la « bifurcation » au bout de laquelle nous avions fait choux blanc.

Ils prirent la bifurcation….

Ils furent obligés de ralentir à cause du mauvais état de l’espèce de piste sur laquelle nous nous engageâmes à leur suite.

Nous étions entourés d’un relief escarpé derrière lequel le convoi disparut vite de notre vue, mais nous les retrouvions en apercevant l’éclairage fugace de leurs phares sur des surfaces rocheuses.

C’est comme cela que nous les suivîmes.

Nous avions perdu tout repère depuis longtemps et suivions sans plus réfléchir aux possibilités de retour.

Il me semblait que nous allions vers le nord mais Abdel prétendait que nous allions vers l’ouest.

Je regardais le ciel: aucun nuage.

La lumière de la lune nous livrait un paysage de plus en distinct au fur et à mesure que nous adaptions notre vision.

Les camions roulaient toujours en cahotant.

Soudain, ils disparurent…

Nous approchâmes à petite vitesse et les retrouvâmes en contrebas.

Ils descendaient une corniche pour rejoindre une immense cuvette.

Tellement grande qu’on ne pouvait voir le bord d’en face.

Par contre, ce que l’on pouvait voir défiait l’entendement.

Comment était-il possible qu’une ville soit là sous nos yeux ?

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