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ÉPISODE 22: DANS LE CAMP

11 Décembre 2013 , Rédigé par On nous manipule tous les jours

Au moment où nous étions en surplomb du camps à l’observer, dans le petit matin, alors qu’Abdel me révélait l’existence de la Milice Perdue, nous nous sentions dans une relative sécurité, d’autant que ceux que nous suivions paraissaient plus pressés que curieux de notre présence.

Erreur !

Depuis combines de temps la patrouille nous avait-elle encerclés en silence ?

Cinq hommes aussi furtifs que des animaux du désert.

Le vent ne s’était pas levé mais nous étions bel et bien tenus en respect par cinq canons de cinq armes pointées par cinq hommes en tenues militaires complétées du chèche sur la tête avec les éternelles lunettes noirs comme en portent les durs du monde entier.

La Milice Perdue ?…. Abdel n’avait pas eu le temps de m’expliquer ce qu’était la Milice Perdue. Mais le ton de sa voix suggérait clairement une troupe d’une rare brutalité.

Nous nous sommes retrouvés à l’arrière d’un pickup, entravé par des bracelets en plastique et interdiction de parler. Quand j’ai essayé j’ai reçu un violent coup sur la tête .

Nous descendîmes vers le camp. Derrière, la 4x4 d’Abdel suivait, conduite par un autre chèche-lunettes noires.

Ces dernières précisions sont des déductions que je faisais sous la cagoule qu’on m’avait forcé à porter.

Les reste fut une histoire seulement sonore d’une heure: attente à l’entrée du camp, cheminement dans une des allées … je percevais la présence de nombreux êtres humains… silencieux, marchant en silence, avec des cliquetis… enchaînés ? Parfois des cris, des ordres, des injures… des moteurs démarraient, accéléraient… des klaxons…. puis au loin une rafale… des plaintes…

Je recevais des rappels à la soumission sous forme de coups jamais assénés au même endroit. J’était penché sur mes genoux pour me protéger le mieux possible compte tenu des mains attachées dans le dos.

Et puis soudain il se mit à faire frais. Nous étions dans une grotte ou un tunnel… un tunnel sûrement puisque le pickup continuât d’y rouler… un long tunnel car nous roulions toujours au bout d’un quart d’heure…

Un quart d’heure à rouler sous terre ! Où étions-nous ?!

J’entendais toujours du mouvement sur notre passage: des hommes en marche, des bruits percussifs, des véhicules croisés…

Et le pickup s’arrêta. Des injonctions en arabe fusaient. Je fus brutalement propulsé sur un sol dur et régulier.

Nous n’étions pas dans un film, nos cagoules ne furent pas retirées devant un type en uniforme blanc vautré dans des coussins en train de manger des dattes.

Je dis nous parce que je présumais qu’Abdel partageait à peu prêt le même sort que moi.

Non, je découvris seulement une petite pièce avec une table, une chaise et une ampoule basse consommation à l’éclat particulièrement déprimant.

Pas de fenêtre, nous devions toujours être sous terre. L’odeur m’indiquait qu’il devait en être ainsi: humidité terreuse avec des relents métalliques.

J’avais affreusement mal à la tête !

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