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ÉPISODE 17: LE GRAND DÉSERT

28 Novembre 2013 , Rédigé par On nous manipule tous les jours

Le lendemain nous pûmes jouir de l’hospitalité du « cousin » d’Abdel car nous n’avions rien d’autre à faire.

L’idée était de ne pas bouger tant que les camions, eux, bougeraient et à chaque fois que je vérifiais, je constatais qu’ils continuaient leur cheminement vers le sud.

Ils étaient passés à Mizdah et poursuivaient sur la « Garyan road » en direction de Sabah.

800 km sous le soleil !

Dans quel état pouvaient être les passagers ?

Mais y avait-il réellement des passagers dans ces camions ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les environs de Garyan ne sont pas désertiques. Il y a là des kilomètres carrés de plantations diverses, alimentée par un système très élaboré d’irrigation.

Nous visitâmes donc cette région sous la direction du parent d’Abdel qui possédait plusieurs hectares plantés en amandiers et citronniers.

En fin d’après midi, le convoi était arrivé à Brak.

Il avait parcouru au moins 700km et s’étaient arrêtés.

Nous avions décidé d’attendre jusqu’à 20h: s’il n’étaient pas repartis, c’est qu’ils éteint arrivés.

Mais ils repartirent en bifurquant à leur gauche sur une route secondaire, ils n’allaient pas à Sabah.

On dirait qu’ils allaient passer une nouvelle nuit à rouler !

Nous guèttâmes encore leur cheminement jusqu’à tard dans la nuit puis allâmes dormir.

À six heures du matin je sautai sur l’ordinateur et constatai que notre point de surveillance ne bougeait plus.

À un peu plus de 300km à l’ouest de Brak.

À sept heures la balise était toujours au même endroit et à dix heures pareil.

- Ils sont arrivés déclara Abdel.

- C’est quoi cet endroit ?

- C’est au bord du Grand Désert et ça s’appelle Adiri, Ash Shāţi', c’est une tribu d’illettrés qui contrôle la région.

- Ils sont avec Ismaïl al-Saït ?

- Oui, il doit les manipuler.

- On y va ?

- Demain.

- Demain ?

- Oui, il fait trop chaud à présent, on va partir à deux heures du matin.

Nous prîmes donc la route en pleine nuit sur les traces du convoi.

La balise était toujours au même endroit: Adiri où la civilisation, selon Abdel, n’était pas encore arrivée.

Nos vîmes le soleil se lever sur le désert… personne sur la route… la radio d’Abdel diffusait de la musique à bas niveau… entrecoupée parfois de bulletins d’information qu’il me traduisait par bribes… il était question de rivalités pour des postes dans le gouvernement ou de problèmes à propos de contrats avec des « partenaires » occidentaux… et même de la participation de la Libye aux jeux olympiques de Sootchi…

À midi il faisait tellement chaud que nous ne pouvions rien faire d’autre que de continuer à rouler avec la climatisation.

Heureusement que l’Audi d’Abdel était neuve !

Nous arrivâmes à Brak vers 14h, nous prîmes de l’essence et fîmes comme le convoi en bifurquant à gauche en direction d’Adiri.

Encore 300km sur une route plus étroite et moins bien entretenue.

Nous arrivâmes dans la soirée.

Le GPS donne les coordonnées avec un précision inférieure à dix mètres.

Nous n’eûmes donc aucun mal à localiser le camion.

Il était dans un garage.

Un type en bleu plein de cambouis était penché sur le moteur.

Abdel vint parler avec lui. Un bon quart d’heure…

- Le camion est en panne, on lui a donné de l’argent pour qu’il le répare, mais ça va prendre longtemps parce qu’il faut faire venir une pièce détachée de Tripoli.

- Et les autres ?

- Il m’a dit qu’ils ont continué vers l’ouest.

- Il y a une route ?

- Non, je suis étonné. D’ailleurs il l’était aussi…

- Quoi ?

- Le mécanicien, il était étonné qu’ils aillent pas là.

- Pourquoi ?

- C’est dans le Grand Désert…. personne ne va jamais là-bas…

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