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ÉPISODE 12: TRIPOLI

22 Novembre 2013 , Rédigé par On nous manipule tous les jours

Le tutorial du smatphone que Li m’avait donné me demandait de lire à voix haute, devant l’engin, « L’Apologie de Socrate » en entier.

Si je m’interrompais, il me disait: « Veuillez terminer » et au bout d’une heure je lus la dernière phrase: « Qui de nous prend la meilleure direction, nul n’y voit clair, excepté le dieu ».

En effet… et le smartphone afficha: « Merci ».

Je préparais mon voyage en consultant des consoeurs et des confrères spécialistes de la région comme Sara Daniel. Le tableau était particulièrement inquiétant: un gouvernement sans autorité et une mosaïque de territoires dominés chacun par une milice toute puissante. Elles avaient constitué les bataillons des rebelles pendant la guerre contre l’armée de Kadhafi. Ce dernier était lui-même issu d’un clan implanté au Fezzan.

À vrai dire, ils me conseillèrent tous de m’abstenir d’aller là-bas.

Mais Léo Tournier mon copain qui travaille à Radio France International accepta de me donner un contact.

J’ai pris un vol Alitalia où se trouvaient une majorité d’hommes d’affaires de toutes origines. Il est vrai que pendant les troubles, les affairent continuaient surtout grâce au pétrole.

J’avais un visa « affaires » et un billet de catégorie correspondante.

L’Italien assis à côté de moi travaillait pour une co-entreprise italo-libyenne active dans la restauration d’entreprises. Il faisait l’aller-retour Rome-Tripoli toutes les semaines et m’affirmait que les affaires allaient au mieux.

Je le crus.

Dans le monde de Roberto Del Zitto on ne semblait pas concerné les dangers du pays.

- C’est le business ! répondit-il quand je lui fis la remarque.

J’avais mis une chemise noire pour qu’Abdel Hakim Al-Hashim puisse me trouver.

Je venais de récupérer ma valise et allais vers la douane.

La queue n’en finissait pas te regardais partout si une personne n’était pas en train de me reconnaître, mais personne ne me regardait.

La fouille fut tatillonne et exhaustive, la valise et moi fûmes passés au peigne fin.

Curieusement mon smartphone suscita de l’admiration et des questions techniques mais rien d’inquisiteur.

Le jeune douanier me regarda refermer mon bagage après avoir remis un peu d’ordre dans mes affaires qu’il avait saccagé.

Au moment de partir il me prit par le bras et me demanda de le suivre.

Mon coeur battait plus fort.

Déjà les ennuis ?

Nous entrâmes dans un bureau et là, sans un mot, il me tendit un bout de papier, puis avec un salut militaire, m’invita à prendre la porte.

Le mot donnait rendez-vous en ville une heure plus tard.

Il était signé « AHAH »…. Abdel Hakim Al-Hashim en somme….

J’étais donc assis devant une table basse dans le « lounge » du « Al Waddan » en train de boire un thé sans caractère et mon contact apparut.

Jeune et souriant, Abdel Hakim Al-Hashim dit « AHAH » comme il me le fit remarquer, semblait être un hybride d’intellectuel universitaire et de businessman.

Il me conseilla de réserver une chambre sur place, ensuite il m’emmena dans « un endroit sûr ».

Nous nous retrouvâmes sous les réverbères du front de mer plongé dans l’obscurité de la nuit. L’air était doux et j’expliquais à Abdel ce que j’étais venu chercher.

- Tu dis que les bateaux arrivent à Zwara ?

- Oui, dans la nuit ou au petit matin.

- On ne peut pas aller là-bas ! C’est impossible !

- Pourquoi ?

- Le port est une zône importante pour l’industrie pétrolière, elle est sévèrement gardée par une katiba, une milice très agressive !

- Comment faire ?

Il réfléchit un long moment.

- Je crois que j’ai une idée !

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